Alain Colas, à bord de Manureva est le père fondateur de cette aventure maritime en s’élançant de Saint Malo en 1973. 169 jours plus tard le voici de retour dans ce même port, après 2 escales à Sidney et en Australie.
En 1986, l’américain Dodge Morgan à bord d’un monocoque, ramène le temps de référence à 150 jours sans faire d’escale. A partir de cette année, beaucoup de navigateurs se lancent dans cette aventure qu’est le tour du monde en solitaire en partant de Brest. En 1987, Philippe Monnet à bord de son « Kriter » et en 1989 Olivier de Kersauson avec son trimaran rebaptisé « Un autre regard » sont contraints de faire deux escales techniques mais s’emparent chacun d’un nouveau record : 129 jours pour Monnet et 125 jours pour Kersauson.
Il faut attendre l’hiver 2003-2004 avec Francis Joyon et son trimaran IDEC pour marquer l’histoire de ce tour du monde en solitaire. Malgré quelques avaries, il flirte avec les temps de passage du Trophée Jules Verne en équipage en mettant moins de 20 jours à doubler le Cap de Bonne Espérance, 49 jours au Cap Horn. Il réalise alors un exploit en bouclant son tour du monde en 72 jours, 22 heures, 54 minutes et 22 secondes.
Soutenue par une grande équipe, la jeune britannique Ellen MacArthur va à son tour se mesurer à l’inaccessible, à bord d’un trimaran de 75 pieds. Un an après IDEC, Ellen MacArthur entre en mythologie marine en battant le record en 71 jours, 14 heures, 18 minutes et 33 secondes. Pour la battre, désormais, il faudra flirter avec la barre des 70 jours, cents jours de moins qu’Alain Colas voilà 35 ans.
Thomas Coville à son tour, décide de se lancer dans l’aventure des records. Débute alors un duel à distance avec Francis Joyon qui durera dix ans. En 2008, Francis Joyon parvient à abaisser de deux semaines le record d’Ellen MacArthur alors que Thomas Coville abandonne. Dès lors si Thomas Coville échoue à trois autres reprises autour du monde, les deux hommes ne cessent de se chiper des records : Atlantique Nord, Route de la Découverte, record des 24 heures.
Le 25 décembre 2016, Thomas Covillel bat le record de Francis Joyon en 49 jours, 3 heures, 4 minutes et 28 secondes réalisant au passage le 5ème meilleur chrono autour de la planète toutes catégories confondues, pas loin des meilleurs temps en équipage.
Pour sa première tentative, François Gabart, skipper du trimaran MACIF établit un nouveau record du tour du monde en solitaire en 42 jours 16 heures 40 minutes et 35 secondes, il améliore de 6 jours 10 heures 23 minutes et 53 secondes le temps de Thomas Coville (49 jours 3 heures 4 minutes 28 secondes). Son chrono est le deuxième absolu, équipage et solitaire confondus, sur le tour du monde, seul IDEC Sport (Francis Joyon) ayant fait mieux le 26 janvier 2017 sur le Trophée Jules-Verne (40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes).
Pendant ce tour du monde, François Gabart aura marqué les esprits faisant tomber coup sur coup quasiment tous les temps de référence sur son passage. Les plus marquants étant celui de la distance parcourue en solitaire en 24 heures (851 milles entre les 13 et 14 novembre contre 784, record qui lui appartenait déjà), mais également ceux, équipage et solitaire confondus, sur les tronçons Ouessant-Cap de Bonne-Espérance (12 jours 20 heures et 10 minutes), traversée du Pacifique (Tasmanie-Cap Horn en 7 jours 15 heures et 15 minutes) et Cap Horn-équateur (6 jours 22 heures et 15 minutes).